top of page

Air Emploi devient Aérométiers : un nouveau nom pour de nouvelles ambitions. Interview de Nicolas Gros.

Photo du rédacteur: Gate 7Gate 7

Paris le 6 mars 2025 - Airemploi devient Aérométiers : un nouveau nom pour de nouvelles ambitions. 

 

Gate7 a rencontré Nicolas Gros, directeur d’Aérométiers pour faire le point sur les évolutions de ce partenaire incontournable du secteur aéro en France.  



Nicolas Gros, directeur d’Aérométiers
Nicolas Gros directeur d'Aérométiers

 

Pourquoi changer de nom après 25 ans ?  

 

Il y a deux raisons. L’ancien nom qui convenait certainement à la création de l’association il y a 25 ans, entretenait une certaine ambiguïté. De nombreuses personnes confondaient l’association avec le France Travail de l’aéronautique ou nous prenait pour une agence d’intérim. Ainsi nous recevions tous les jours des candidatures. Par ailleurs notre entité visuelle datait et la dynamique de l’association sur de nouveaux enjeux tels que la féminisation des métiers de l’aéronautique ou la décarbonation du secteur avait évolué et n’était pas reflétée dans l’ancien nom.   Aujourd’hui avec la dénomination Aérométiers, il est beaucoup plus facile de communiquer sur l’ensemble de nos missions.  

 

Justement quelles sont les missions de l’association ?  

 

La mission fondamentale est reprise dans notre baseline : informer, orienter, inspirer.  

 

Notre mission première est d’informer sur les métiers de l’aéro au sens large, l’aéronautique et spatial, l’aérien, l’aéroportuaire ainsi que sur les métiers de l’armée de l’Air et de l’Espace.  

 

Informer ne suffit cependant pas, il faut délivrer une information qui apporte de la valeur ajoutée à nos auditeurs qui peuvent être variés et c’est le sens d’orienter. Le message ne sera en effet pas le même si nous parlons à des prescripteurs, des scolaires ou des gens qui viennent nous voir avec un projet précis. L’une de nos caractéristiques est que nous nous adressons à un large public mais répondons également de façon individualisée à ceux qui ont un projet.  


Enfin le troisième mot est  inspirer. En effet, le monde de l’aéro est inspirant notamment en France où c’est un univers d’excellence et notre ambition est de donner envie de découvrir ce secteur et, pourquoi pas, d’y travailler.  

 

Ces missions se déclinent de diverses manières comme nous pourront le voir. 

 

Le secteur aérien recherche de nombreux talents en ce moment et parallèlement le secteur fait l’objet d’attaques sur sa compatibilité avec la transition écologique nécessaire. Cela a-t-il un impact sur le recrutement ?  

 

Ce secteur rencontre encore beaucoup d’intérêt car il fait rêver, mais un certain nombre de personnes pensent à tort qu’il n’est pas fait pour elles. Les femmes notamment s’excluent d’elles-mêmes de ces carrières ou encore d’autres qui pensent qu’il est réservé à des ingénieurs et que leur niveau d’études n’est pas compatible. Les obstacles ne sont pas forcément ceux que l’on croit notamment à cause de l’ignorance sur la très grande diversité des métiers.  

 

Dans l’univers scolaire, l’aviation bashing est très peu présent, mais il y a évidemment plus de questionnement sur ce sujet à la fin du lycée ou dans le monde étudiant. Nous ne sentons pas que ce soit un obstacle mais nous le voyons comme une question à traiter. C’est pour cela que nous avons développé un groupe de travail sur la thématique de la promotion des métiers de l’aviation bas carbone. Notre intention est d’être les promoteurs des métiers qui contribuent à ce que l’aviation soit plus compatible avec les impératifs de la transition écologique. Notre message est d’inviter les jeunes à faire partie de la solution plutôt que de déplorer le problème. Nous travaillons sur ce thème avec la DGAC, le GIFAS, la FNAM, le groupe ADP, Airbus, Safran et Air France. Nous avons déjà produit du matériel pédagogique sur ce sujet et d’ici le salon du Bourget, nous annoncerons un nouveau nom pour cette thématique, le terme aviation bas carbone étant trop réducteur.  


Les métiers de l'aéro se féminisent progressivement
Les métiers de l'aéro se féminisent progressivement ©️ 2023 / Adrien Daste / MBDA

Aérométiers sera-t-il présent au salon du Bourget qui se tient cette année ?  

 

 

Bien sûr ! Nous serons présents de plusieurs manières. Nous aurons un stand sur l’avion des métiers, situé dans le hall Concorde. Nous avons travaillé en amont avec le SIAE et le GIFAS sur comment valoriser la thématique de la féminisation des métiers et sur laquelle nous avons acquis une bonne expérience grâce à notre label. Nous avons été sollicités pour créer des évènements qui mettront l’accent sur le sujet dans le cadre du salon.  

 

Aérométiers porte le message de la féminisation des métiers depuis quelques années, avez-vous l’impression que la situation a évolué ?  


C’est un travail de longue haleine et les effets ne pourront se mesurer que dans le temps long. Nous constatons que le taux de féminisation est en croissance lente mais régulière. Dans le monde de la construction aéronautique et spatiale, il  s’élève aujourd’hui en moyenne à vingt-six pour cent contre vingt pour cent il y a quelques années. Cette moyenne cache des disparités fortes en fonction des métiers et des secteurs. Dans la production, les pourcentages dans les métiers de chaudronnière ou de soudeuse sont moins élevés alors qu’ils sont à ce niveau pour les métiers d’ingénieur. Aérométiers se focalise sur les métiers scientifiques et techniques à féminiser. Dans l’aéroportuaire et l’aérien, la féminisation s’élève environ à trente-huit pour cent mais là encore avec de fortes disparités. Le pourcentage de femmes pilotes de ligne est à moins de dix pour cent. Il reste donc des marges de progression. L’armée de l’Air de l’Espace a un compte vingt-cinq pour cent de taux de féminisation ce qui en fait l’armée française la plus féminisée.  


L’armée de l’Air de l’Espace a un compte vingt-cinq pour cent de taux de féminisation
L'armée de l'Air et de l'Espace est la plus féminsiée des armées françaises.

 

Il reste encore notamment dans le monde de la production mais aussi des cockpits des comportements qui ne sont pas acceptables, même si les entreprises luttent contre les préjugés et comportements sexistes qui existent encore. C’est pourquoi nous réfléchissons à la création d’un réseau de solidarité et soutien qui s’appellerait « femmes de la prod » car il n’existe pas grand-chose pour les cols bleues dans des métiers où les femmes sont minoritaires. Nous travaillons également avec le groupe ISAE car il y a encore trop peu de femmes dans les promotions de ces écoles.  

 

Les chiffres parlent d’eux même : selon le haut-commissariat de la lutte pour les inégalités entre les femmes et les hommes, soixante-quatorze pour cent de femmes en France n’ont jamais envisagé un métier scientifique ou technique.  

 

Comment comptez-vous faire pour développer et démultiplier vos actions face aux nombreux défis du secteur ?  

 

Depuis 2022, nous avons créé un groupe de travail permanent auxquels participent des correspondants des trente adhérents à la charte « Féminisons », » ce qui nous permet de coordonner des moyens existants autour du projet de féminisation des métiers scientifiques et techniques de l’aéro pour accroitre notre impact.  

 

Nous voulons également démultiplier notre présence dans les collèges et lycées. L’idée est de faire travailler en commun des ambassadeurs des entreprises adhérentes pour aboutir à un canevas commun de présentation des métiers. Cela permettrait à un représentant d’une entreprise de parler des métiers de tous les domaines de l’aéro et non seulement de ceux de sa société et d’avoir également un impact plus important au bénéfice de chacun.  

 

Aujourd’hui nous rencontrons chaque année un peu plus de six mille jeunes en collège et lycée et nous participons à soixante-dix salons et forums, ce qui représente entre quinze et vingt mille échanges en face à face. Bien entendu nous sommes également présents sur les réseaux sociaux.  

 

Que trouve-t-on sur le site d’Aérométiers ?  

 

Nous y proposons deux cents vidéos métiers qui sont progressivement renouvelées et nous travaillons sur de nouveaux formats. Pour répondre aux questions fréquemment posées, nous créons une nouvelle série pédagogique « Comment devenir… » avec une première fiche dédiée à « Comment devenir…Pilote ? »qui présente les quatre voies de formation possibles. Nous avons également des quiz en ligne. Nous y présentons les différents univers de l’aéro et beaucoup d’informations sur les formations.  

 

 

Quels sont les prochains moments forts de l’année pour Aérométiers ?  


 Le prochain moment important, c’est la 4ème édition des Rencontres « Féminisons les métiers de l'aéronautique et du spatial » qui se tiendra le 11 mars 2025 à la Base aérienne 106 – de Bordeaux Mérignac où nous accueillons 300 lycéennes et collégiennes.  

 

Nous publions en mars un numéro spécial de « Mon quotidien » dédié au monde de l’aéronautique et dont le but est d’inciter les jeunes et leurs professeurs des écoles à découvrir le monde de l’aéro et à aller au salon du Bourget.   

 

Aérométiers sera présent au Salon International de l’Aéronautiqueet de l’Espace qui se déroulera du 16 au 22 juin 2025.  

 

Nous serons aux « World Skills », la compétition des métiers qui se déroulera à Marseille du 16 au 18 octobre 2025.  

 

 

Enfin nous réfléchissons à un autre évènement dédié aux métiers de l’aéroportuaire en fin d’année.  


interview réalisée par Christophe Chouleur pour Gate7

コメント


bottom of page