Paris le 15 mars - L'Union des Aéroports Français a présenté le 13 mars les résultats d'activité des aéroports français en 2023.
Avec 198 680 952 passagers au cours de l'année 2023 soit une augmentation de 14,2 % par rapport à 2022, les aéroports français confirment la reprise même si ces chiffres sont encore 7,3 % en dessous de ceux de 2019 année de référence avant COVID.
Le trafic demeure inférieur au niveau de 2019
Après trois années de difficultés liées à la crise de la COVID-19, le trafic reste toujours inférieur à son niveau de 2019. Ainsi, en 2023, le trafic des aéroports français est de 198 680 952 passagers commerciaux, en retrait de seulement 7,3% par rapport à 2019. L’augmentation du trafic par rapport à 2022 est de 14,2%, soit près de 25 millions de passagers commerciaux supplémentaires.
Le trafic passagers de 2023 surpasse légèrement le niveau du trafic de 2017 (197 millions de passagers en 2017).
En 2023, le nombre de mouvements commerciaux est, par ailleurs, plus faible que celui de l’année 2019, 1 754 162 mouvements commerciaux en 2023 contre 1.97 millions en 2019, soit une diminution de 10,9%.
Le nombre de mouvements commerciaux était en 2017 de 1.92 millions : le nombre de mouvements de 2023 est donc en deçà de 8,8% de son niveau de 2017. Ainsi, pour un niveau de trafic similaire en 2017 et 2023, le nombre de mouvement d’aéronefs est moindre en 2023. Ce constat est renforcé par la comparaison de l’emport moyen : celui-ci est de 102 en 2017, contre 113 en 2023.
Il y a donc aujourd’hui davantage de passagers mais moins de mouvements d’avions, les vols low-cost en pleine croissance étant davantage remplis que les vols dits traditionnels (l’emport moyen du trafic low-cost est de 154).
Tout au long de l’année 2023, le trafic a augmenté régulièrement et progressivement : alors que le trafic passagers de janvier 2023 représentait 89% du niveau de janvier 2019, le trafic de décembre 2023 représentait 98% du niveau de décembre 2019. A partir du mois de mai 2023, le trafic mensuel sur 2023 a toujours été supérieur à 90% du trafic mensuel de 2019.
La même dynamique se retrouve au sein de l'Union Européenne : une bonne reprise du trafic par rapport à 2022 (+18,4% pour les pays de l’Union européenne), mais un niveau de trafic toujours en retrait par rapport à 2019 (-5,8%).
L’hétérogénéité des résultats
Les plateformes parisiennes représentent plus de la moitié du trafic des aéroports métropolitains (53,6% du trafic, une proportion égale à celle de 2019). Avec encore des marchés long-courriers perturbés, notamment du côté de l’Asie, l’aéroport de Paris-Charles de Gaulle est toujours en retrait de 11,5% par rapport à son trafic de 2019, tandis que celui de Paris-Orly, plus tourné vers le court et moyen-courrier, a lui dépassé son trafic de 2019 de 1,4%. Au total, les deux plateformes parisiennes ont accueilli près de 100 millions de passagers, soit 92,3% du trafic de 2019.
Les grands aéroports régionaux qui représentent plus d’un tiers du trafic métropolitain, affichent eux des résultats hétérogènes. L’aéroport Paris-Beauvais a passé cette année pour la première fois la barre symbolique des 5 millions de passagers (+41,6% par rapport à 2019), dû à une croissance de 22,2% par rapport à l’année 2022. L’aéroport Paris-Beauvais a vu son nombre de destinations augmenter depuis 2019 (+60%) notamment grâce à la création d’une base Ryanair en 2020 (avec désormais 3 avions basés), mais également du fait de l’arrivée de nouvelles compagnies comme EasyJet.
Néanmoins, aucun des autres grands aéroports régionaux n’a excédé son niveau de trafic de 2019, à l’exception de Marseille (+6,4%). L’aéroport de Nice Côte d’Azur s’en approche (-2,0% par rapport à l’année 2019), mais les cinq autres grands régionaux n’ont pas encore rattrapé leur trafic pré-crise, malgré de bonnes croissances annuelles. Une partie de leur retard s’explique, notamment, par la perte de la liaison vers Paris-Orly pour l’aéroport de Bordeaux et par le repli d’Air France pour l’aéroport de Toulouse-Blagnac.
Les aéroports de proximité sont ceux qui témoignent le plus de cette disparité. Grâce au bond du trafic low-cost, l’aéroport de Tarbes Lourdes Pyrénées a dépassé son trafic de 2019 de 26,5% tandis que l’aéroport de Rennes Saint-Jacques témoigne toujours d’un retrait de 30,2% par rapport à 2019. Cette baisse du trafic pourrait s’avérer pérenne pour certains aéroports de proximité qui souffrent d’une perte sur les lignes domestiques d’une partie de la clientèle affaire des compagnies aériennes.
Malgré cette hétérogénéité, la reprise globale du trafic est en bonne voie dans l’ensemble des aéroports puisqu’en 2023, 74% des aéroports français ont retrouvé plus de 80% de leur niveau de trafic de 2019 (contre 55% en 2022).
Le low-cost dépasse son niveau de 2019, et continue d’augmenter
En 2023, le trafic low-cost représente 43,2% du trafic de la France métropolitaine, soit plus de 80 millions de passagers, alors qu’il représentait 35% du trafic en 2019. Il a amplement dépassé son niveau de 2019 (+13,8%), tandis que le trafic traditionnel n’a pas terminé le rattrapage de son niveau de 2019, puisqu’il a augmenté de 13,5% par rapport à 2022, pour atteindre 80,8% de son niveau de 2019.
Le trafic low-cost représente désormais 61,4% du trafic des grands régionaux, incluant l’aéroport de Paris- Beauvais. Concernant les aéroports régionaux, la part du trafic low-cost s’élève à 56,7%.
Ainsi, la part du trafic low-cost dans le trafic total des 15 premiers aéroports métropolitains a augmenté de 7.6 points de pourcentage entre 2019 et 2023 (42,4% contre 34,8%).
Cependant, le trafic low-cost est le plus prépondérant parmi les aéroports de proximité (60,8%). En effet, il est à l’origine de plus de 75% du trafic pour presque la moitié d’entre eux, ce qui a de surcroît participé à la reprise du niveau de trafic des aéroports concernés.
Le trafic low-cost représente plus de 70% du trafic total de 17 aéroports français en 2023 (pour seulement 11 aéroports en 2019) et plus de 99% pour trois d’entre eux (Carcassonne Sud de France, Paris-Beauvais et Béziers – Cap d’Agde Hérault Occitanie).
Une croissance du trafic portée par l’international
Le trafic international a augmenté de 20,2% cette année pour atteindre un faible retrait de 2,8% par rapport à 2019. Le trafic domestique a, quant à lui, diminué par rapport à 2022 (-1,7%) et reste donc 20,8% en dessous de son niveau de 2019.
Ainsi, cette année, la croissance du trafic total est donc entièrement portée par la reprise du trafic international. Le retard du trafic domestique s’explique, notamment, par la survenance de mouvements sociaux ainsi que par une difficile reprise pour les lignes radiales. A l’exception des lignes entre Paris et Nice, les autres principales radiales peinent à retrouver leur niveau de trafic de 2019. Air France a par ailleurs annoncé en octobre 2023 son retrait de l’aéroport d’Orly (à l’exception des liaisons vers la Corse).
Le manque de dynamisme du trafic domestique est responsable des difficultés de certains aéroports à retrouver leur niveau de trafic de 2019, comme c’est le cas par exemple pour celui de Lille-Lesquin. Les difficultés du trafic domestique expliquent les résultats de trafic d’un aéroport comme Toulouse (-18,9% par rapport à 2019), ou d’une région comme la Bretagne (-38,9% par rapport à 2019). L’aéroport de Rennes Saint- Jacques a par exemple connu une internationalisation de son trafic, avec désormais un tiers de ses passagers voyageant à l’international (+10 points par rapport à 2022).
Le trafic international représente aujourd’hui 77% du trafic de la France métropolitaine en 2023 (contre 74% en 2022 et 2019). La part du trafic domestique varie en fonction des régions de la métropole.
En effet, elle est la plus importante en Bretagne et en Corse (respectivement 82% et 87%), qui sont les deux seules régions pour lesquelles le trafic total a diminué en 2023 par rapport à 2022.
Les aéroports d’Outre-mer affirment leur reprise
Contrairement aux trois années précédentes, les aéroports d’Outre-Mer enregistrent cette année une croissance inférieure à celle des aéroports métropolitains (+11,3% contre +14,4%), et atteignent 98,2% de leur niveau de 2019. Les aéroports d’Outre-Mer ont accueilli 12.6 millions de passagers en 2023 contre 12.9 millions en 2019. Parmi eux, 85% ont retrouvé en 2023 plus de 80% de leur niveau de trafic de 2019.
Toutes les régions d’Outre-Mer ont connu une croissance de leur trafic cette année, néanmoins la reprise est essentiellement portée par la Polynésie française et l’Océan Indien, qui sont les deux seules régions d’Outre- Mer à dépasser leur niveau de trafic de 2019, de respectivement 13,6% et 6,2%.
Les Antilles (-10,4% par rapport à 2019) ont connu des difficultés à la suite de la liquidation d’Air Antilles et la Guyane (-13,6%) a, quant à elle, souffert de la disparition d’Air Guyane et d’une activité spatiale en berne. En Nouvelle Calédonie, où le retrait de 14,3% est le plus important, le trafic international n’a pas pu reprendre aussi rapidement que les autres régions car les frontières de la Nouvelle-Calédonie, mais également celles de ses États voisins, sont restées dans le contexte de la pandémie fermées plus longtemps que dans le reste du monde, et les liaisons ne sont pour l’instant que partiellement rétablies.
source Union de Aéroports Français
gate7 - Christophe Chouleur
Comments