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Le Paris Air Forum, l'évenement où se dessine le transport aérien de demain.

Gate7 a participé à la 8éme édition du Paris Air Forum organisé par la Tribune. Il se tenait cette année au Musée de l'Air et de l'Espace au Bourget en présentiel mais également en live en distanciel.


Avec plus de vingt tables rondes et 115 intervenants représentants les acteurs majeurs du transport aérien civil, militaire et spatial, l'édition 2021 a tenu ses promesses et donné lieu à des échanges directs et de haut niveau.


Reprise, innovation, connectivité, intermodalité, décarbonation et environnement, les sujets étaient nombreux pour ce rendez-vous qui s'inscrit juste avant l'été et au moment où le transport aérien reprend un peu de couleurs.


Parmi toutes les problématiques abordées 2 sujets ont retenu l'attention de Gate7 : Comment les compagnies aériennes peuvent elle être rentables ? et Comment réconcilier le train et l'avion ?


Une alliance pour l'aviation zéro émission.


Le commissaire européen en charge du commerce extérieur, Thierry Breton, a annoncé en introduction de la journée la création, avant la fin de l'année, d'une "Alliance pour l'Aviation Zéro Émission". Il voit dans cette initiative européenne qui a pour objectif de mettre en service des avions à zéro émission en 2035 une opportunité pour l'industrie aéronautique européenne d'être en tête de la compétition.


Thierry Breton commissaire européen en charge du commerce extérieur



Comment les compagnies européennes peuvent-elles être rentables ?


Ben Smith, directeur général d'Air France-KLM, Joszef Varadi, fondateur de Wizzair étaient réunis pour partager leur point de vue sur cette question centrale dont l'actualité est encore plus brulante en raison de la pandémie de COVID qui a mis à mal toutes les compagnies aériennes. Une reprise rapide est la condition sine qua non d'un retour à la rentabilité.


Si un certain nombre de sujets les opposent, les deux dirigeants partagent une même vision sur la sortie de crise : le désir de voyager et de reprendre l'avion est toujours là et l'augmentation importante des réservations pour cet été pour les deux compagnies en est la preuve. Pour Ben Smith la réouverture des frontières permet à la compagnie d'envisager pour l'été des capacités comprises entre 60 et 65 % par rapport à 2019.


Si les business modèles et l'histoire des deux compagnies sont très différents, chacun est convaincu d'une reprise sur les destinations loisirs moyens courrier. Ben Smith a fait valoir les avantages d'Air France avec son réseau DOM TOM, Européen ou la demande est forte tout en rappelant qu'au niveau international long courrier vers l'Asie, l'Amérique du sud et le Canada l'incertitude et les contraintes sanitaires qui règnent encore pénalisent ces marchés. En ce qui concerne les Etats-Unis il garde l'espoir que le marché puisse s'ouvrir aux voyageurs étrangers.


Ben Smith PDG d'Air France-KLM

Josef Varadi a insisté sur l'absence de coordination au niveau européen en ce qui concerne les mesures sanitaires appliquées qui nuisent à une reprise franche et a émis le souhait que les approches des différents pays européens soient enfin coordonnées.


Pour Josef Varadi l'essence du succès et de la rentabilité modèle low-cost est basé sur l'absence de complexité des opérations c'est pourquoi il entend poursuivre la croissance de Wizzair de façon organique et non par acquisition.


Il n'en reste pas moins convaincu que la consolidation au niveau européen finira par s'imposer et que les compagnies faibles et non rentables disparaitront. Si le dirigeant de Wizzair voit l'Europe comme un marché domestique, il convient que le nationalisme et les frontières européennes sont des freins qui n'existent pas aux Etats Unis dont le marché s'est consolidé autour d'acteurs majeurs plus forts et plus rentables.


Pour la rentabilité d'une compagnie Legacy telle qu'Air France le retour des voyageurs d'affaires est stratégique. Même si les visio-conférences ont aujourd'hui pris le pas sur les déplacements d'affaires, Ben Smith a affiché sa conviction sur un retour aux niveaux d'avant crise et même qu'une croissance sur ce segment sera ensuite possible.


Ben Smith a précisé qu'en ce qui concerne le groupe Air France KLM plus d’un siège sur deux des cabines premium était occupé par un passager loisir avant la crise. et qu'en conséquence le groupe était moins exposé ses concurrentes européennes à la baisse du nombre de voyageurs d’affaires.


Interrogé sur La Première, le PDG d'Air France-KLM a répété que ce produit d'exception faisait partie de l'ADN d'Air France et que la compagnie conserverait La Première. Il a rappelé qu'il existait une clientèle pour le luxe prête à y mettre le prix en soulignant que Paris avait des Palaces et des boutiques de luxe qui s'adressent à ce type de clients.


Ben Smith a également rappelé les efforts de renouvellement de flotte entrepris par la compagnie qui visent à introduire de nouveaux appareils plus performants et moins gourmands et contribueront ainsi à la rentabilité d'Air France.



Comment concilier le train et l'avion ?


Anne Rigail DG d'Air France


Dans une période où certains opposent systématiquement les deux modes de transports, cette table ronde qui réunissait Anne Rigail, DG d'Air France, Jean-Pierre Farandou PDG de la SNCF, Augustin de Romanet PDG du groupe ADP et Florent Menegaux PDG de Michelin pour un débat animé par Fabrice Gliszczynski a permis de mettre en avant la complémentarité et les enjeux partagés du train et de l'avion.


Anne Rigail a, d'entrée de jeu, considéré que l'opposition du train et de l'avion était un combat d'arrière garde et que l'enjeu commun était la décarbonation et l'amélioration du service au client.


Jean-Pierre Farandou et Anne Rigail ont mis en avant le travail effectué pour développer encore plus l'intermodalité qui doit passer par la simplification et la digitalisation du parcours client, en reconnaissant que sur ce point il restait encore beaucoup de travail à faire.


La SNCF et Air France travaillent en partenariat depuis longtemps a insisté Jean-Pierre Farandou et Air France est d'ailleurs le 1er client de l'offre "Train+Air" qui permet de réserver en même temps un trajet en train et un vol.


Tous deux, ainsi qu'Augustin de Romanet, ont reconnu qu'il restait beaucoup à faire et le projet de la future gare TGV d'Orly qui permettra de mieux raccorder Orly notamment à l'Ouest de la France et au réseau LGV Atlantique a été évoqué. De nombreux challenges devront être relevés pour rendre l'expérience du client train + avion plus fluide que ce soit pour l'enregistrement des bagages, les contrôles de sécurité etc.


Le PDG de Michelin, seule société du CAC 40 qui n'est pas en Ile de France, a insisté sur la nécessité de rester relié à Paris-CDG par l'avion compte tenu de la dimension internationale de l'entreprise qui ne pourrait pas fonctionner sans ce lien vital. Il a également exprimé son insatisfaction sur la desserte actuelle en train qui demande plus de 4 heures de trajet et dont le matériel obsolète rend la régularité aléatoire. Cet échange direct a permis à Jean-Pierre Farandou, conscient des lacunes du train sur ce tronçon, de mettre en avant les travaux entrepris sur la ligne et l'arrivée à moyen terme de matériel neuf fabriqué en France pour assurer cette desserte.


L'échange a été l'occasion pour Augustin de Romanet de faire un point sur les projets de transports en commun vers les aéroports, CDG Express, Ligne 14 et ligne 17 qui participeront à l'amélioration globale du parcours client et faciliteront la complémentarité entre les deux modes de transports.


Innovation


Une démonstration en vol du Volococity développé par Volocopter pour une nouvelle mobilité urbaine aérienne a été faite devant un public conquis. La compagnie travaille actuellement sur la certification de ses engins autonomes en Europe et au Etats-Unis. Le Voloccocity peut emporter deux passagers et espère pouvoir devenir une alternative aux taxis dans les grandes métropoles telles que New-York San Francisco et Los Angeles.





Texte et photos Christophe Chouleur pour Gate7 sauf photo de Ben Smith @LaTribune Events

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