Paris le 10 juillet 2020
Après l’arrêt des vols entre Tahiti et la métropole en raison de la pandémie de coronavirus, les liaisons reprennent très progressivement vers la Polynésie Française.
Destination la plus lointaine au départ de Paris, Papeete n’a jamais été totalement coupée du monde notamment pour assurer la continuité territoriale nécessaire. La destination a inscrit son nom au livre des records.
La fermeture des frontières a empêché les compagnies desservant l’archipel de pouvoir assurer leurs escales habituelles à Los Angeles. Air Tahiti Nui a donc décidé d’innover et a proposé à plusieurs reprises des vols directs, sans escale, entre Papeete et Paris grâce à ses Boeing 787 Dreamliner et un emport réduit permettant d’assurer le vol domestique le plus long au monde, 16 heures de vol.
Seuls quelques vols de rapatriement et/ou d’acheminement de matériel médical ont été réalisés.
Désormais, le pic de la pandémie semble derrière nous en Europe ; ce qui n’est malheureusement pas le cas aux Etats Unis. Il faudra encore attendre l’accord des autorités américaines pour retrouver la traditionnelle escale de Los Angeles, obligeant les trois compagnies françaises sur la route à trouver de nouvelles solutions.
Temporairement, Pointe à Pitre en Guadeloupe a permis de proposer des vols vers Tahiti en contrainte des seuls directives territoriales françaises.
Avec la réouverture progressive des frontières, Air Tahiti Nui, Air France et French Bee favorisent de nouveau les escales Pacifiques et ont fait le choix de Vancouver, au Canada, pour réaliser la liaison. Rappelons qu’Air Tahiti Nui avait déjà acté avant la crise du Covid de « déménager » son escale au Canada.
Ainsi, dès le 3 juillet, Air Tahiti Nui a repris une activité plus proche de la normale en opérant quatre vols par semaine vers Paris, via Vancouver.
Air France lui emboitera le pas avec deux vols hebdomadaires dans un premier temps ; Vancouver étant une destination du réseau, ce schéma permettra à la compagnie de faire d’une pierre deux coups et d’assurer les liaisons vers Vancouver et vers Tahiti avec un seul vol, utilisant les libertés aériennes pour opérer vers les deux destinations.
French Bee sera la dernière à reprendre ses vols à destination de Papeete au départ de Paris-Orly à compter du 15 juillet toujours via Vancouver même si deux vols spéciaux prévus avant cette date feront escale à Pointe à Pitre.
Précisons toutefois qu’outre les compagnies françaises, United Airlines propose également des liaisons vers Tahiti au départ de San Francisco, en connexion avec le vol entrant Paris-San Francisco quotidien habituellement.
Gravement touchée par les conséquences de l’arrêt du trafic aérien l’aéroport de Papeete s’attend à une baisse de de 60% de son chiffre d’affaires sur l’année 2020 ; en raison de la suspension des trois axes majeurs vers la métropole, le Japon, et la Nouvelle Zélande.Celui-ci avait accueilli 1 467 393 passagers en 2019 et avait vu son trafic international progresser de 7 % grâce à l’arrivée de United Airlines et de French Bee.
Autre source d’inquiétude, la compagnie Air Tahiti avait annoncé dernièrement l’arrêt de la desserte de 27 iles provoquant la stupeur des habitants et hôteliers, mais a finalement conclu un accord financier historique avec le ministre en charge des transports interinsulaires lui permettant de maintenir les lignes déficitaires et ainsi continuer à assurer le lien inter-île si indispensable en Polynésie.
Texte Olivier Joffet et Christophe Chouleur pour Gate7
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